Histoire de Pâques

Histoire
de Pâques

Les aventures du petit lapin

Le
petit lapin avait tellement sommeil
qu’il se mit à bâiller…

Et
à bâiller, à bâiller, et à bâiller, – Hmmmmm! –

Il ouvrit la bouche toute grande,
laissant voir ses dents bien blanches et sa petite langue rose.

Il bâilla et bâilla encore, tant et si
bien que, soudain, une abeille entra dans sa bouche.

Il ferma sa bouche tout surpris croyant
avoir avalé l’abeille…

Hou…Hou…huhula
un gros hibou. Il faut toujours mettre la patte devant sa bouche
lorsque l’on bâille.

Les lapins ne le font jamais, dit le
petit lapin ensommeillé.

Les lapins sont mal élevés ! dit le
hibou avant de s’envoler.

Et le hibou s’envolat. Le petit lapin
voulut rappeler le hibou. Il ouvrit la bouche, mais l’abeille s’était
recroquevillée et dormait dans sa gorge. Seul un chuchotement sortit de
la bouche du lapin.

Que
vais-je faire? chuchota-t-il à un écureuil qui passait par là.

Tu n’as qu’à réveiller l’abeille, lui
répondit l’écureuil.

Oui, mais comment? Tout ce que je peux
faire, c’est chuchoter! Et puis, j’ai sommeil, et je veux aller dormir,
mais comment dormir avec une abeille dans la gorge…

Soudain, une marmotte aussi vieille que
sage sortit de son terrier.

Tout ce que je peux faire, c’est
chuchoter, se plaignit le petit lapin à la marmotte.

Et c’est tant mieux, dit la marmotte.
Approche, petit lapin, je vais te dire à l’oreille comment réveiller
une abeille…

Tu
feras le plus petit bruit possible, car une abeille n’est pas gênée par
les gros
bruits. C’est un insecte minuscule, et il
est seulement importuné par les petits bruits.

Par un chuchotement? demanda le lapin.

Non, un tout petit bruit! dit la
marmotte, et elle regagna son terrier
.

Un petit bruit, chuchota le lapin…

Et il se mit à faire des petits bruits.
Il fit un bruit aussi faible que celui d’une aile d’oiseau qui fend
l’air, mais l’abeille ne se réveilla pas.

Ensuite,
le lapin fit le bruit de la neige qui tombe, mais l’abeille ne se
réveilla pas davantage.

Alors, le lapin fit la bruit d’une
coccinelle qui respire, puis celui d’une mouche qui éternue, celui de
l’herbe qui frissonne au vent, et enfin…

Mais l’abeille ne se réveillait toujours
pas.

Alors, le lapin se mit à songer à tous
les petits bruits qu’il connaissait.

Il
pensa à un bruit léger comme celui de la neige qui fond,
léger comme celui d’une fleur qui pousse,
léger comme un oeuf dans sa coquille, léger comme…

Soudain, il découvrit le petit bruit
qu’il cherchait! Et le fit.

C’était comme le bruissement lointain que
ferait une abeille dans un pommier en fleur, là-haut sur la montagne.
C’était le bruissement d’une abeille qui butine une fleur de pommier
pour en aspirer le suc.

Et
l’abeille se réveilla!
Elle ne voulait pas rater un événement si important!
Vite, elle s’envola!

Alors, que fit le petit lapin? Le petit
lapin qui avait tellement sommeil?

Il ferma la bouche,
il ferma les yeux,

il ferma les oreilles,
il replia ses pattes,
il remua son nez, et bientôt,

il
dormit à poing fermés!!!

Mais notre petit lapin avait tout de même
apprit une bonne leçon de prudence et surtout de politesse…

 

Auteur : Margaret Wise Brown  —
 Illustration : Cindy Szekeres
Deux
Coqs d’or

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